"I saw somebody taking pictures with a film camera yesterday. That painful way he had to stop and compose his shots... It was like watching a guy write with carbon-paper and a manual typewriter. I never used to carry a camera in the days of yore; there's nothing more likely to signify you as a tourist and a mark for hustlers. But I've got a digital camera in my pocket most every day now. It's a routine."
On peut ne pas adhérer à la vision très subjective que Sterling porte sur le rapport argentique/numérique en matière de photographie dans cette causerie internautique (qui aborde par ailleurs un tas d'aspects divers, et que je n'ai pas encore fini de digérer). Car il n'est finalement pas plus juste de réduire le film à ses inconvénients matériels que de s'en tenir à cette image simpliste de bloc-note anodin pour le numérique.
Or, sans vouloir relancer quelque querelle que ce ce soit, je voulais juste rapprocher deux news qui tombent ces derniers jours, alors que la santé précaire du marché argentique était déjà visible dans les résultats financiers plus que préoccupants des labos et fabricants de chimies et papiers (Ilford, Kodak, etc.).
- Nikon annonce officiellement sa politique: plus aucun modèle argentique dans sa gamme, hormis quelques modèles 'pro' [News Reuters via ExtremeTech]. Voilà, comme ça, c'est clair.
- Et comme le domaine professionnel n'est plus, de longue date, un refuge très sûr pour l'argentique, Hasselblad assomme tout le monde avec un combo boîtier/dos de 39 Mpix.
Every iPod you see is a dead Walkman. When photography shops die, their souls probably go to FlickR.
Ibid.
[EDIT du 20/01/2006] Voilà, une bonne nouvelle n'arrivant jamais seule, on lira non sans un pincement cette news donnée par EZ dans les commentaires: Konica Minolta quitte carrément le secteur photo [en]. Ca bouge, tout ça, ça bouge....
13 commentaires:
Depuis le théorème de Nyquist-Shannon, on sait que l'échantillonné tend théoriquement vers l'analogique.
Ca devient une réalité technologique, quoi de plus normal ? lorsque la finesse de l'échantillonnage devient suffisante pour tromper la perception des masses ça devient un produit, et c'est dommage. Mais quand la finesse de l'échantillonnage est telle que personne ne peut objectivement faire la différence, c'est du passéisme teinté de mauvaise foi.
Il n'en reste pas moins, comme dans le duel CD/vynil que les chaines de restitution ne sont pas identiques, et qu'on peut retrouver dans l'analogique une chaleur, assez subjective somme toute.
My 2 cents ... Une intégrale c'est toujours plus bandant qu'une somme :)
C'était mwag le commentaire :)
Oh, c'était Twag? :P
Sinon, oui, c'est une mutation inéluctable. Il faut juste marquer les milestones, c'était plus mon propos, je pense ;)...
Mawg il ecrit bien comme DNAM.
é bé nous voila bien avec 39 millions.
qu'est ce que l'on va bien pouvoir en faire...
Pour en revenir a cette histoire digitale j'ai toujours considéré ces nouvelles manieres de faire et ce des les premieres longueurs de l'amiga 500 et du macintosh 512 paternel, comme un autre crayon, un peu nouveau, ou il faut re-apprendre a toujours faire des images.
et rien ne change le fait qu'il faut trouver une ecriture.
Vous écrivez trop bien pour moi les mecs, mais chui d'accord :D
Le poids des Mawg, le choc des photos :)
EZ : oui, tout-à-fait d'accord avec le fait de chercher une nouvelle écriture, c'est une transition comme on en a déjà connues.
Ce qu'il y a d'un peu particulier, c'est qu'il y a une substitution de masse, avec une cohabitation argentique/numérique qu'on peut projeter très courte, au train où ça va. Et surtout, surtout, il ne s'agit pas tant d'un moyen de consommation (comme le vinyle par exemple) que d'un moyen de production. Et là, si on peut se passer sans gros soucis des habitudes de conso de vinyles, on peut craindre que certaines références liées à l'utilisation de l'argentique, et qui conditionnent le rendu de ce type d'images, ne survivent pas assez longtemps pour se trouver transposées en numérique.
Est-ce que c'est bien ou non? je ne sais pas vraiment... Mais il y a un gros pan de grammaire qui va se perdre, là. Des écrivains qui sont passés du stylo au traitement de texte se sont laissés griser par la facilité apparente de ce dernier. Il leur a fallu se discipliner, et ça a a marché, parce que finalement on ne lit pas des livres dans un français tellement différent de celui d'il y a vingt ou trente ans.
Moi, avec 39Mpi, j'ai bon espoir :D
dnam: il est vrai que je me suis un peu emporté, tu notais juste une étape de plus dans la longue route vers la numérisation de notre quoditien ;) en tout cas notre génération assiste à l'essor exponentiel et continu du numérique, me rappele de mon apple IIe et de mon premier walk-man :) ça prête à sourire 20 ans plus tard. Sur l'oubli des techniques/rendus argentiques, je ne saurais trop rien dire, car je n'ai pas le recul nécessaire. Mais bon, les lois de l'optique ne changent pas ...
Sinon ça suffit les calembourg sur mon sobriquet :)
C'est toi qu'a commencé ! :Þ
Emile a écrit : "on peut craindre que certaines références liées à l'utilisation de l'argentique, et qui conditionnent le rendu de ce type d'images, ne survivent pas assez longtemps pour se trouver transposées en numérique"
Ce qui est déjà le cas pour moi et d'autres personnes qui ne "veulent" faire que du n&b et qui ne peuvent, pour le moment franchir le pas numérique. Pourquoi acheter un bon reflex numérique dont le CCD ou CMOS "couleur" importe finalement peu ? Pourquoi acheter un bon reflex numérique si c'est pour au final convertir cette image couleur en n&b. Je ne sais pas si je suis compréhensible, mais voilà mon souci à moi et beaucoup d'autres.
Sûr que je veux rester en 24x36 et pas passer en APS (on parle du format, pas de l'écriture là je pense non?), mais acheter un 5D juste pour faire du n&b...
Ca me fatigue finalement c'est débat :)
Pssst, c'était pas Émile ;)
Mmmh,l'APS-C est, je pense, transitoire. Enfin, toute proportions gardées, j'imagine que même le capteur 24X6 va bien finir par se démocratiser tôt ou tard.
Par contre la destination, par design, des appareils est plus problématique et rejoint un peu ce dont je parlais. Parce que quelqu'un qui ne s'est pas "formé" l'œil au NB argentique va devoir faire confiance au NB que l'APN va lui simuler. Et je crois qu'on est d'accord pour dire que le NB numérique satisfaisant n'est pas encore généralisé, loin de là.
Qu'on modélise numériquement, une fois pour toutes, le comportement des chimies et des papiers, et qu'on l'émule ensuite. Ca fera sans doute hurler les puristes, mais au moins le NB numérique grisâtre ne deviendra pas la norme, par forfait :)
Afin de sensibiliser les gens au numérique (et vendre surtout), il fallait prioriser le rendu couleur... à défaut de se pencher sur le cas du N&B devenu "marginal" auprès des amateurs et même professionnels. Le numérique est devenue la techno à posséder plutôt qu'un bon moyen de faire de la photographie. Enfin c'est mon avis, et je suis d'avis qu'il manque des étapes dans cette transition argentique/numérique.
Fuji émule des émulsions (couleurs) sur son S3 Pro, il faut espérer voir des émulation Tri-X, Neopan et autres... Mais l'espoir ne fait pas forcément vivre le photographe amateur ou pro soit-il.
ca y est c'est au tout de Konica-Minolta de plier les gaules ...
http://www.dpreview.com/news/0601/06011901konicaminoltaout.asp
Olavache ! :|
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