Gaslighting Spirou

Gaslighting : Attempting to undermine someone's sanity. From the 1939 British play Gaslight, where a man tries to steal his wife's inheritance by slowly driving her insane (a dimmed gaslight forms a pivotal plot point)¹.

Depuis quelques semaines, je me replonge dans l'hebdo Spirou. C'est venu, comme ça, à force de fréquenter les blogs de différents jeunes auteurs sévissant dans ses pages. Mais comme par un fait exprès, ça a correspondu avec un changement de formule assez controversé de ladite parution. On peut d'ailleurs voir les principaux griefs récapitulés dans ce le billet assez énervé du Captain AFR.

Rétrospectivement, je finis par me rallier à cette vision critique. Passe encore pour le facteur nostalgie, mais le taux de "rediffusion" dans les pages de Spirou devient grotesque: du Schtroumpf, du Boule & Bill, etc. A part ces vieilleries éprouvées, il y a du bon, du très bon même, mais aussi de l'inintéressant (Ze Kwin, répétitif et insipide malgré un vernis rebel ALC), voire du franchement préoccupant (qui, de Cauvin ou Hardy, sur le consternant Pierre Tombal, mérite d'urgence la Maison de Repos?).
Maintenant, de surcroît, je soupçonne la Rédaction de vouloir 'gaslighter' son lectorat. Elle republie des strips... vieux d'une semaine. Allô?! Animal Lecteur, L'astronaute, Frais du Jour... Trois titres dont le même gag est publié deux fois de suite (entre les n°3542 et '44), ça n'est plus de la coquille, c'est toute la basse-cour. En tout cas, ça pourrait vite passer pour du remplissage assez louche, et tout ce qui me retient de parler de foutage de gueule caractérisé, c'est ce papier de RTL, sur la grève actuelle chez Dupuis. Compte tenu du délai de parution, je me dis que ça n'aurait pas dû influer sur le lavage de cerveau par petits miquets interposés. Ou bien, c'est une tentative de s'ancrer dans le jeune lectorat au moyen de l'effet itératif 'Teletubbies'™.

Ou peut-être que ça sent juste le sapin, et depuis plus longtemps que ça, en fait...

(¹) Tenter de saper la santé mentale de qqn. D'après la pièce britannique de 1939, Gaslight, dans laquelle un homme tente de déposséder son épouse de son héritage en la conduisant lentement vers la démence (une lampe à gaz, atténuée graduellement, constitue un accessoire-clé du scénario).

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Oh bah c'est triste ce que tu nous racontes la ...
la famille y etait abonné qund nous étions petiots et j'en garde un excellent souvenir.
bouHouhooh

Daviplane a dit…

Ah mais oui, ça c'est moche, c'est sûr :\

On était aussi complètement "Spirou", quand j'étais môme, je me souviens même d'avoir eu le n°2000 à l'époque. Chez d'autres, c'était plus "Journal de Tintin" ou autres, mais nous, c'était "Spirou" (et un pitit peu "Pif" aussi :]).