Comme si que on disait que on faisait la guerre (2)

Acte 2. The Right Stuff

Toujours dans le domaine de l'illusion d'optique, la Ghost Army était capable, non seulement de rendre vraisemblable la présence de troupes virtuelles, mais aussi, dans un soucis d'authenticité, d'incarner des bataillons bien précis. Les soldats fantômes savaient appliquer à la demande des marquages spécifiques sur les véhicules avant leur départ pour la "parade", laquelle correspondait souvent à un ballet étudié (une technique consistait à créer un convoi en boucle, transportant seulement deux G.I.s par camions, bien visiblement assis à l'arrière, pour faire croire à des effectifs complets).

Pour parfaire l'illusion, les fantômes étaient également passés maîtres dans l'imitation d'uniformes, quand ils ne pouvaient pas emprunter les emblèmes officiels. Reproduisant les traits caractéristiques des écussons, des insignes, ils tenaient à jour des pages de documentation en guise de référence. Et toujours, toujours, la débrouille : la sérigraphie venait souvent en remplacement de la broderie, par exemple. C'est sans doute dans ce domaine de la duperie visuelle que l'apport des créatifs enrôlés dans la Ghost Army (le styliste Bill Blass par exemple) paraît le plus concret.
C'est aussi une entourloupe encore plus téméraire qui se montait ainsi, car sous leur identité d'emprunt, les fantômes devenaient des artistes de close-up, directement au contact des populations civiles parmi lesquels se cachaient les informateurs à berner. A ce niveau, c'est presque du niveau de la guerre psychologique, mais dans le domaine, il y a plus poussé encore...

A suivre.

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