La salve de clichés de Colas Duflo au sujet du jeu vidéo, immortalisée par Arte et désormais unanimement sous-titrée «ils ont des têtes d'abrutis», est maintenant bien connue. Le Dernier des Blogs (Jean-Noël Lafargue), de même que Psy et Geek (Yann Leroux) ont déjà étayé leur analyse de ce dérapage d'une façon des plus intéressantes. Pour ma part, et malgré la réponse de C. Duflo à la polémique involontaire, je continue de penser qu'il s'agit d'une vision un peu étriquée du sujet, d'un calibre un peu décevant de la part d'une personne exerçant la fonction grandiloquente de philosophe. J'admets le contexte de discussion libre de l'émission d'Arte, mais cela n'explique pas tout (je rejoins par ailleurs Jean-No Lafargue : l'argument/excuse a posteriori «ma génération n’a pas grandi avec des écrans» me paraît amusante dans sa généralisation, tout simplement parce que je me sens, moi aussi, à peu près du millésime de Duflo, et que pourtant l'écran est très loin de me paraître être une fenêtre insolite et étrangère).
De fait, la conclusion du "remix" parodique que cette séquence n'a pas manqué d'inspirer me paraît très juste : avec des œillères, si érudites soient-t-elles, on peut tout faire dire aux images.
envoyé par 3emeType.
Mais tout ceci, à l'échelle du Net, serait déjà en train de devenir de l'Histoire ancienne. Toutefois, la saillie sur la finitude du jeu vidéo, comparée la «richesse ludique» des échecs, me revient instantanément à l'esprit à la découverte de cet article fascinant sur la "Mécanique des fantômes" dans l'antédiluvien jeu Pac-Man :
Game Internals - Understanding Pac-Man Ghost Behavior
(cache Google, le serveur semble fort sollicité)
(cache Google, le serveur semble fort sollicité)
Où l'on découvre les ressorts des stratégies simplissimes programmées pour chacun des quatre fantômes qui hantent le labyrinthe à la recherche du pauvre gobeur Pac-Man. Et en considérant les ressources informatiques de l'époque, c'étaient sur bien des points des choix géniaux.
Les analogies évidentes avec les échecs (cases, déplacements contraints, etc.) sont bien entendu à peu près aussi vides de sens que de s'appuyer sur le nombre de combinaisons possibles ( it's going over 1084 !) pour juger de la «richesse ludique». Cependant l'écart entre la simplicité cachée des règles établies et le défi dynamique proposé au joueur ne cesse de m'étonner.
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