To the next Level

L'autre jour, le hasard des playlists automatiques m'a remis dans l'oreille un tout vieux morceau de Level 42. De la bonne époque.
Drôle de carrière, pour un drôle de combo. Après des débuts dans un jazz-funk purement instrumental en 1980, ils ont progressivement glissé vers un style plus vocal, le falsetto du clavier Mike Lindup répondant à la voix éraillée du bassiste Mark King. Derrière ces leaders proéminents, le soutien des frères Gould (guitare et batterie) posait une base toute légère et cristalline. Dans l'ombre, Wally Badarou, cinquième membre secret et lui-même musicien, peaufinait la signature sonore du groupe.

Globalement, la caractéristique la plus évidente est bien entendu la claque du jeu de King. Ca slappe, ça tire les cordes, il a tout compris des ouvreurs de la 4-cordes, Clarke, Pasto, et les autres. Et pourtant, en marge de cette feature inévitable, ce qui m'a frappé ce jour-là, c'est une fabuleuse économie de moyens, particulièrement flagrante quant au traitement des claviers, un aspect qui en général supporte très mal le poids des ans. C'était avant l'arrivée massive de ces machines parfois devenues envahissantes par la suite, le Fairlight, le Synclavier (Badarou en deviendra cependant un promoteur remarquable, sur le plan artistique, j'entends), etc., etc., etc.
Les instruments-clés de Mike Lindup: le Fender Rhodes, et le Prophet-V. C'est à peu près tout. En décortiquant les pochettes des premiers disques, on ne trouve pas d'arsenal électronique à la Herbie Hancock, tout au plus un synthé «en guest» sur un titre, un Jupiter ou un Mini-Moog… Mais toujours de façon ponctuelle. Il me semble que Mark King liste davantage de basses différentes, parfois!
Donc tout le climat synthétique des premiers Level semble reposer sur deux machines. Et ça suffit.

Ca s'est gâté par la suite, la majorité des titres les plus connus du grand-public, "Lessons in love" en tête, correspondent à une époque où le groupe glissait de plus en plus vers une soupe surproduite, qui n'était plus guère qu'un ersatz de la recette première. La patte était encore là, mais sous une tonne de paillettes très convenues, du sample, du DX7, comme partout ailleurs. Les Gould ont décroché. Le nouveau groupe mis sur pied gardait le cap, tant bien que mal, avec un répertoire assez clinquant, qui parvenait parfois, cependant, à renouer avec le lustre d'antan. Mais il faut croire que le mal était fait, et le dernier album remonte maintenant à 95. Lindup et King sont partis chacun de leur côté, ce dernier continuant à tourner sous le nom originel du groupe (la dernière fois que je l'ai vu, c'était dans l'excellente émission live allemande 'Ohne Filter').

Or, voici ce qui se profile, pour dans quelques jours :
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"Retroglide", un nouveau Level 42.
Surprise, surprise. Malgré les morceaux proposés en échantillon, je ne me suis pas encore fait une idée sur la direction prise par le groupe. On notera quand même le retour de Mike Lindup, en quelque sorte invité dans son propre groupe par Mark King (cf. le billet de Lindup sur level42.com). Ca pourrait être un retour aux sources, qui sait… Par ailleurs, hormis le côté bladerunnerien assez étonnant de la pochette, le thème de la dame aux yeux fermés me paraît être une référence complètement évidente à l'album simplement titré "Level 42", excellente cuvée de 1981. Bon augure, peut-être.
La tournée européenne qui débute dans la foulée compte pas mal de dates en G.-B., en Allemagne et aux Pays-Bas. Je me dis aussi que le Lux', ça n'est pas très éloigné non plus pour le fan français. A décider après l'écoute de la galette!

Que ceux qui ne veulent pas connaître ou que ça tend à endormir se taisent à jamais ! :)

8 commentaires:

Anonyme a dit…

je les ai tous, meme en live
oui monsieur
je n'ai pas encore lu tout lu mais ca m'a l'air d'etre une bonne nouvelle

ce soir le psswd est ogbro
mon frere l'ogre (:

Anonyme a dit…

oui c'est vrai a la fin ca derapait... severement meme, mais je ne suis jamais parvenu a me lasser de l'osmose de leur partie instrumentale.
apres leur depart vers les abysses je me suis raccroche au premier album de wally badarou dont je ne me souviens plus du nom mais des couleurs de la cover et de 3 ou 4 merveilles d'orchestration.
magnifique rencontre level 42
contemporaine d'uzeb dans un autre genre.

des ogres je te dis, des ogres XD

Anonyme a dit…

Je les ai découvert dans le DVD : Level 42 at Rockpalast, il y a quelques années. Qu'on m'excuse pour la découverte tardive, mais en 1983-1984, je n'avais pas encore la chance d'être né ...
Et tout ce beau monde assurait pas mal, ça slappait sévère et sans excès, une petite merveille ...
Tout ça n'a pas trop veilli, même si quelques performances au clavier sonnait très 80', mais je suis jeune et influencable, alors je leur pardonne ...

Anonyme a dit…

Culture musicale encyclopédique que ce david :) J'en ai quelques albums aussi mais je ne savais pas tout ça :)

Daviplane a dit…

Gâ ! De retour d'un séjour en Allemagne où j'avais moyennement envie d'aller (pour une fois, mais là, c'était boulot), et je vous trouve tous là.
C'est cool :)

EZ : je n'en attendais pas moins de toi :) Je pense qu'il ne doit me manquer que le tout dernier, dernier, dernier album avant 'Retroglide'. Mais par contre, c'est vinyls et CD confondus, parce que j'avoue qu'au moment du grand virage vers le numérique, je'ai été contraint de faire des choix, et au final ne ne me suis pas refait la collec' complète. Mais ceux qui me manquent sont dans la période 'hum-hum', donc, je peux encaisser.
FIP programmait très régulièrement des instrus de Badarou. Je tiens d'une fipette que c'était un artiste qui suscitait pas mal de coup de fil des auditeurs, pour avoir les réfs. Et c'est vrai que c'était vraiment perso, ses compos.

Tim : Dans les années 80, j'entendais parler des années 60 sans les avoir vécues moi-même. Ce glissement constant des époques, il m'intrigue toujours autant qu'il m'amuse, mais ça doit être dans l'ordre des choses, je suppose :)

Mawg : ne pas le répéter, mais je plus à l'aise avec l'histoire de certaine musique synthétique qu'avec celle de la photo.
En même temps, c'est un peu normal, je n'y connais rien, en photo :P
J'en profite, puisque tu passes par là, pour te remercier pour la moulinette. Je n'en avais pas encore eu l'occasion. Elle a marché du tauuuuuunère ! J'ai soigneusement noté la recette.

Anonyme a dit…

Ah ben bien content que tu te sois approprié la moulinette, à vrai dire je t'avais posé la question via pm sur le café, mais tu m'y sembles plus trop présent ;) Dommage pour ceux qui ne fréquentent pas ton blog, ils ratent toutes tes dernières photos, et la dnam touch ça manque ... si si :D

Anonyme a dit…

i plusssoie (:

Anonyme a dit…

je plussoie encore ^^ mode insistance loudness ON, dnam reviens bordel :p