Electric Music


— Nancy, 16/03/07
Suis allé hier à la soirée d'ouverture de l'Autre Canal, le tout nouveau lieu de concert nancéen dédié aux musiques nouvelles, dans un seul et unique but : enfin voir sur scène Karl Bartos (ci-dessus à droite). Et c'était bien bon.
Karl Bartos, c'est un vétéran de Kraftwerk, et l'on connaît pire comme C.V. Voyant Schneider et Hütter, les «patrons» du groupe, s'enliser dans un perfectionnisme sclérosant, il s'est lancé en solo dans les années 90, non sans remporter dans son bagage quelques traits caractéristiques de la musique proto-electro du quatuor teuton. Et loin de s'assoupir, il a depuis lors fait fructifier avec bonheur cet héritage électronique.

L'Autre Canal programmait une performance de Bartos, et l'intitulé a son importance, débarrassant l'évènement de l'ambiguïté naturelle en matière de musique électronique, par essence souvent «préparée». Par exemple pour certains, le débat n'est pas clos quant aux «concerts de laptop» de Kraftwerk. Donc oui, les morceaux d'hier soir étaient pour la plupart séquencés, avec quelques ajouts et des parties de vocoder joués en live, et non, il ne s'agissait pas de DJ-ing : même si la playlist comportait des titres «invités» (un bon nombre du tubes de Kraftwerk auxquels Bartos a collaboré, et encore Pierre Henry, les Beatles, puis peut-être bien Richie Hawtin...), les enchaînements restaient tout-à-fait primitifs, sans le soucis de continuité propre au mix live. L'illustration vidéo, lancée au vol, reprenait tantôt une version modernisée des pictogrammes lo-fi de KW, tantôt des boucles épileptiques tirées de classiques visionnaires (2001, THX1138, Fahrenheit 451, Tron, Koyaanisqatsi...), avec assez souvent un rapport des plus ténus avec la musique...
Aussi, plutôt qu'un concert, il fallait voir une excursion dansante au pays des robots, et de mon point de vue, c'était 100% efficace. Content, je suis.

Mais complètement atterré de ne pas pouvoir m'empêcher de gloser là-dessus, en même temps.

Et ces nouvelles salles, au fait ?


— Nancy, 16/03/07
... ma foi très sympathiques, au final. La grande salle est flanquée de balcons bien pratiques pour surplomber la scène. Des gradins sont un peu perdus, là-bas, tout au fond. Par ailleurs, le hall rouge flash n'est pas sans rappeler certains flims futuristes utilisés par Bartos, c'est intéressant.

Bonus de la soirée : les très très patatieux Bumcello, juste avant Bartos. Électriques, mais parfois (un peu) répétitifs. Une excellente expérience live en tout cas.

Malus de la soirée : le gros tas de viande saoûle, sans doute drainé par la gratuité de la soirée, qui ne peut pas s'empêcher de :
— jouer le chéper en s'imposant sur scène (lourd);
— chercher bruyamment des embrouilles à gauche et à droite sur le parvis de l'Autre Canal (lourd de lourd);
— transformer les abords de la salle en latrines sauvages (merci pour les voisins... ou pour les fans qui attendaient juste de voir les artistes à la sortie du backstage, grmblbl.).

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Je savais bien que j'aurais du y faire un tour, hier soir ... dommage. Ca m'aurait permis de découvrir un peu Kraftwerk, et pourquoi pas croiser ce Flatlander énigmatique.

A propos de l'Autre Canal, j'ai visité les lieux aujourd'hui, c'est vrai que c'est pas mal du tout et par extension, vraiment mieux que feu l'austrasique et ça se ressens aussi dans la programmation (et ça c'est bien).

Quant à moi, j'y retourne pour Ceux Qui Marchent Debout, le 23 mars, et ça devrait valoir le détour (ceci est une recommendation déguisée).

Daviplane a dit…

Oui, je pense aussi que CQMD, ça doit être plutôt incendiaire en concert.
Je ne sais pas encore si j'y vais, mais ça me travaille :)

A ma grande honte, j'étais tellement occupé à pleurer le Terminal Export que je ne me suis jamais rendu à l'Austrasique. Shame ! Shame !