Un petit retour d'exactement 51 ans en arrière, avec une trouvaille de l'excellent blog WFMU.
Il s'agit de deux extraits vidéo de l'émission "I've Got A Secret". Ce jour-là, c'est Jean-Jacques Perrey qui mystifie les invités avec l'instrument dont il est alors le démonstrateur chevronné : l'Ondioline. Dans la première partie, les invités sèchent sur le secret de Perrey, qui vient d’exécuter au piano un duo avec un clarinettiste.
Voici la seconde partie, une démonstration de la fabuleuse petite machine de Georges Jenny, qui venait en fait de jouer la partie de clarinette :
A l'instar de plusieurs synthétiseurs précurseurs, l'Ondioline explorait des solutions ergonomiques particulières. L'expressivité de la Thérémine et des Ondes Martenot est reflétée ici par le clavier suspendu, qui permettait à l'instrumentiste d'introduire de subtiles modulations dans les sons joués. En plus de ce clavier, l'Ondioline proposait deux fils de contacts, dédiés au déclenchement de percussions (toutefois, il me semble que ce dispositif ne permettait de jouer "au ruban", technique caractéristique des Ondes). A l'opposé de ces systèmes "naturels", le panneau de réglage paraît particulièrement hermétique, avec son paquet de registres en rang d'oignons. Mais entre les mains d'un virtuose tel que J.-J. Perrey, le synthétiseur à lampes chante véritablement. Et malgré l'aspect sec et grêle du timbre de base de la machine, il faut reconnaître un succès certain pour ce qui est d'imiter des instruments réels, chose (et même finalité) qui n'était pas courante en 1960...
Il faut croire que les producteurs d'"I've Got A Secret" tablaient sur une certaine amnésie des téléspectateurs, puisque Perrey et l'Ondioline revinrent au programme en 1966, avec un "secret" très similaire. Les mœurs avaient semble-t'il un peu changé : plus de cigarettes ni de chewing-gum à l'antenne !La séquence se termine par un instrumental original de Perrey, rejoint sur scène par un de ses illustres pairs, Gershon Kingsley. Oui, Monsieur "Pop Corn" en personne, on peut parler de Dream Team... On regretterait presque que la performance s'accompagne d'un playback partiel (je ne crois pas du tout l'Ondioline 2 capable de déclencher les boucles de bandes magnétiques typiques des compositions de Perrey), mais après la démonstration technique dont on venait de profiter, j'estime que c'est peanuts.
Plus tard, ce sont les machines de son ami Bob Moog que Perrey domptera, et c'est encore une autre page de l'histoire qui s'écrira. Il me semble toutefois que j'entendrai toujours la petite voix grelottante de l'Ondioline dans ses compositions.
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