Geek is the new hair

[Theatre Bizarre]
Où l'on se laisse berner par des effets numériques.

Je le disais plus tôt, je ne nourris aucune affection pour le terme "geek", devenu un vocable générique, un gigantesque foutoir fourre-tout, un terme beige. De façon ironique, c'est devenu une sorte de non-qualificatif, et à ce titre l'article de Wikipedia sur le sujet devient un savoureux exercice de langue de bois. Comment définir une notion aussi protéiforme, aussi polyvalente ? Par ailleurs le soin chirurgical apporté à la différenciation des classes de geeks, nerds, nolifes, technophiles, otakus, etc. confine à l'absurde auto-référentiel, mais ce n'est qu'un aspect du problème que me pose ce mot.

Si l'on s'en tient au sens de "précis, pointu, maniaque", être "geek" est maintenant un truisme presque applicable à n'importe qui. Parce que tout le monde se passionne pour quelque chose, ou presque.

Si l'on se réfère à une quelconque origine canonique, c'est une toute autre histoire, qui ne laisse plus guère de place à l'interprétation. Que l'on remonte au monstre de foire exhibé dans sa cage, ou seulement au nerd matheux maltraité par les jocks bas de plafond dans son cliché de collège américain, le "geek" est traditionnellement un paria, la victime par force involontaire d'une ségrégation brutale.

Pardon, mais je n'ai aucune envie d'entretenir une imagerie aussi pénible, même si l'idée sous-jacente est que désormais une hypothétique roue aurait tourné, mettant le "geek" aux commandes de son destin. Ça continue de me déplaire, et la wagonnée de sites, blogs ou podcasts tentant d'inclure le terme "geek" dans leur titre par le biais d'un jeu de mot vaseux pas même digne d'un lolcoiffeur devient franchement effarante.

Il fallait que ce fût dit.

Maintenant, remettons les clichés à l'heure, et apprécions toute la teneur péjorative du mot avec le superbe exercice de style de Dédo et Yacine. Elen'dèl !

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